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Pourquoi et comment observer son enfant ?

En parcourant un dictionnaire, nous pouvons noter que « l’observation » a deux sens distincts. D’un côté, il s’agit de se conformer à ce qui est prescrit par une loi, une règle. L’autre définition concerne l’étude attentive et en détails voir même scientifique d’un phénomène. Nous nous arrêtons ici sur ce deuxième sens. Néanmoins, il est intéressant d’évoquer la première définition car si l’observation se veut la plus neutre possible, elle doit tout de même répondre à un certain cadre que nous évoquerons un peu plus loin.

L’observation, la première compétence parentale

Depuis plusieurs années maintenant, nous entendons parler des « compétences parentales ». Elles regroupent les attitudes et comportements positifs qu’un adulte va développer dans l’accompagnement d’un enfant. Pour le psychologue Carl Lacharité, l’observation est la première des trois principales compétences parentales. Par observation, il entend le regard et la détection des signaux (attitudes, mots…) émis par l’enfant qui cherche par cela à exprimer un besoin. Ensuite, s’en suit le questionnement. Le parent émet alors des hypothèses sur le sens de cet acte. Enfin, la troisième compétence parentale se retrouve dans la réponse adaptée aux besoins identifiés de l’enfant.

Lorsqu’un adulte parvient à développer ces compétences, alors l’enfant bénéficie d’un accompagnement où il lui est dit qu’il existe (quand il est regardé), qu’il est entendu (quand il est écouté dans ses pleurs, ses cris, ses paroles, ses gestes…) et qu’il est compris quand une réponse adaptée a été donnée à son signal. Répondre de façon adaptée à l’enfant ne signifie pas tout lui céder. Entendez plutôt : parvenir à découvrir LE besoin qui se cache derrière sa demande. C’est un des défis du métier de parent, alors que nous-même adultes avons quelques fois du mal à comprendre nos propres besoins derrières nos actions…

Un outil pour dénouer les situations difficiles

Lorsqu’une situation problématique perdure ou que le comportement de votre enfant se modifie tout en s’inscrivant dans le temps, il peut être intéressant d’utiliser l’observation. Celle-ci a pour objectif de comprendre davantage le contexte et/ou l’élément perturbateur afin de tenter d’y répondre.

Tout d’abord, l’observation permet de prendre du recul, de faire un pas de côté pour transcrire une situation au plus près de la réalité. Elle peut également nous faire gagner en empathie en comprenant le défi auquel notre enfant est confronté. Afin de récolter suffisamment d’éléments pour acquérir une vision objective et complète, il est conseillé de prendre des notes sur 15-20 jours consécutifs. Les éléments clés collectés (date, heure, élément déclencheur, comportement de l’enfant, votre réaction et celle de votre enfant, le résultat…) permettront de gagner en lisibilité sur la situation et ainsi apporter un ou plusieurs changements afin de régler cette problématique.

Un système d’alerte

L’observation permet d’apprendre à connaître l’enfant et à le voir évoluer. C’est également un moyen de rester alerte pour détecter un potentiel mal-être face à des expériences que notre enfant pourrait vivre sans venir nous en parler.

Voici quelques signes chez l’enfant qui devraient nous alerter:

  • Des difficultés de sommeil 
  • Des difficultés d’apprentissages
  • Des nouvelles conduites d’hygiène

Du côté de l’adolescent et du jeune majeur, en plus des troubles cités ci-dessus, nous pouvons ajouter :

  • Un repli sur soi, un isolement extrême
  • Une consommation excessive de jeux vidéos, comme un refuge
  • Une difficulté à dialoguer paisiblement avec le parent
  • Un développement de conduites à risques: de l’alcool festif en consommation excessive et même systématique, un recours fréquent à la violence, une consommation de substances illicites que ce soit seul ou entre amis…

Si vous notez ces signes, sachez qu’il est probablement le moment de demander du soutien à l’extérieur, ce qui fait également partie de la compétence parentale en « répondant de façon adaptée aux besoins de l’enfant ».

Un besoin commun pour les enfants et les parents est celui de se nourrir des moments de partage, de rire, d’échanges, de calme vécus dans le quotidien ou à l’occasion de jeux, de balades, de loisirs. Ces moments de bien-être sont à conserver précieusement dans la mémoire familiale, ils seront alors très utiles pour faire face à certaines épreuves qui seront à traverser ensemble.

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Article rédigé en Novembre 2020 par Audrey Vizuete, Psychologue – Doudoucare